1906 : L’avènement du siècle de la « modernité » stimule et inspire les inventeurs et les artisans. L’ingéniosité et l’imagination contribuent à perfectionner le stylo plume, ce qui lui permet de s’imposer sur le marché des instruments d’écriture. Pour coller à l’air du temps, un banquier de Hambourg, Alfred Nehemias, et un ingénieur berlinois, August Eberstein, décident de créer des stylos simplissimes. Peu de temps après, Wilhelm Dziambor, Christian Lausen puis Claus Johnannes Voss vont reprendre l’activité et poser la première pierre d’une future étoile internationale, la société Montblanc.
1909, après trois ans de recherche et développement, les trois hommes lancent leur première collection de stylos plume « Rouge et Noir » faits d’ébonite noire et d’un capuchon à tête rouge, ce qui leur vaut le surnom de « Petit Chaperon Rouge »
1910 qu’est commercialisé le premier stylo-plume Montblanc, une révolution au niveau du design (stylo plume noir avec sa plume blanche) et de la technique (il ne fuit plus du tout quand il est fermé). Le nom de la marque devient une marque commerciale déposée, à la suite du succès de l’entreprise, et s’affiche désormais sur tous les stylos fabriqués par la société.
1913, l’étoile Montblanc (étoile blanche sur le capuchon, symbolisant le sommet enneigé et les six vallées glaciaires du mont Blanc) devient le logo de la marque et le nouveau nom de l’entreprise (« Montblanc Simplo GmbH »), et tous les stylos fabriqués portent cette « étoile » constituée non pas de 6 pointes mais de 6 contours arrondis
1924, à la suite d’une réorganisation de sa production qui a été divisée en différentes gammes de qualité, Montblanc a commencé à utiliser le nom de Meisterstück (en) (littéralement « pièce de maître ») pour désigner ses stylos haut de gamme. La qualification « chef-d’œuvre » a également été adopté au même titre sur le marché étranger, et les plumes ont été marquées Masterpiece en Grande-Bretagne et Chef d’œuvre en France. La gamme des « 140 » au design fuselé sera surtout marquée par le légendaire stylo plume Meisterstück 149 (en résine précieuse noire, cerclé de petits anneaux plaqués or, équipé d’une plume en or) commercialisé en 1952 et emblématique de la signature des traités et contrats (c’est le power pen). En 1929, le nombre 4810 – hauteur du Montblanc mesurée à l’époque – est gravé sur chaque plume Meisterstück3.
Dès la fin des années 1920, « Montblanc » est présente dans plus de 60 pays.
1935, Montblanc propose des « garanties à vie » (engagement de réparer tous les stylos, la réparation n’étant pas gratuite) sur ses stylos-plumes, et rachète un fabricant d’articles en cuir, ce qui permet à la marque de se diversifier dans la maroquinerie et de produire des accessoires de bureau à son nom (étuis pour stylos, carnets de note).
1977, Alfred Dunhill Ltd de Londres devient l’actionnaire majoritaire de Montblanc puis, en 1985 l’actionnaire unique. La marque devient alors membre du groupe Richemont, troisième groupe mondial du luxe qui revoit la distribution de Montblanc (création de boutiques exclusives « Flagship ») et entame une politique de diversification (petite puis grande maroquinerie, horlogerie, bijouterie et parfumerie)4. Entre temps, dans les années 1980, le stylo Montblanc associé à l’agenda Filofax est l’archétype du courant de mode Power dressing
1992, la société crée le « Prix Montblanc de la Culture » récompensant des mécènes dans 10 pays du monde. En 1994, le stylo « Solitaire Royal » (versions en argent massif, en or massif ou en vermeil) recouvert de 4 810 diamants entre dans le « Guinness Book of Records » comme étant le stylo le plus cher au monde, 125 000 dollars4.
1997 est fondée la manufacture Montblanc Montres S.A. au Locle, dans le Jura suisse, pour gagner une légitimité technique horlogère4. En 2007, la manufacture Minerva lui est rattachée.
Dans les années 2010, en collaboration avec Interparfums, la marque Montblanc poursuit sa diversification et développe des licences de parfums : lancement du parfum masculin « Legend » mai 2011, « Legend pour femme » en février 2013. En 2013, Jérôme Lambert, directeur général de Jaeger-LeCoultre, prend la tête de Montblanc, confirmant la volonté de la société de se développer dans le secteur de l’horlogerie.